Et si l’espérance de vie des femmes baissait prochainement

Par Dr François-André Allaert le 4 juin 2011

Durant des années, l’espérance de vie des femmes a étaient et est encore très largement supérieure à celle des hommes de près de 10 ans. Les éléments qui expliquait ce phénomène étaient essentiellement liés d’une part à une nette diminution des principales causes de mortalité des femmes telles que celles liées à l’accouchement et au cancer du sein et de l’utérus ; d’autre part à une moindre exposition à des facteurs de risque comme le tabagisme, l’alcoolisme,  la consommation de viande et notamment de viandes grasses, la vie professionnelle et la conduite automobile.

Ces dernières années des modifications fondamentales sont intervenues dans la vie des femmes. La grande majorité d’entre elles désormais doivent travailler en plus que d’assumer, le plus souvent assez seules,  la charge  de la famille. De plus elles adhèrent de plus en plus aux modes de vie délétères des hommes avec une consommation d’alcool et surtout de tabac chez les plus jeunes d’entre elles. Cette consommation de tabac chez les femmes est encore plus dangereuse que chez les hommes car outre des accidents cardiaques, s’y rajoutent la combinaison avec la contraception qui est l’une des causes principales de la survenue de phlébites, et une sensibilité plus grandes des femmes aux effets cancérigènes du tabac pour des raisons que l’on appréhende encore mal. En clair, à consommation égale de tabac, les femmes ont plus de risque que les hommes de développer  un cancer.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si du fait de ces changements dans les habitudes de vie, l’espérance de vie des femmes, qui n’a cessé de croitre ces dernières années, ne va pas plafonner voire pire commencer à décroitre dans les prochaines années. Ce serait d’autant plus dommage qu’à l’inverse les hommes ont fait de réels progrès dans ce domaine et que le tabagisme régresse chez eux et notamment chez les jeunes où l’on a bientôt moins de jeunes fumeurs garçons que de jeunes fumeuses filles.

Si la parité est une bonne chose dans le principe, peut-être n’est-il pas utile de la vouloir à tout prix dans le domaine de la maladie. Il serait vraiment dommage que les courbes d’espérance de vie entre les hommes et les femmes se croisent, traduisant finalement l’échec de la prise en charge de la santé des femmes et surtout celui de la santé publique et de ses campagnes d’informations

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