La schizophrénie du virtuel

Par Dr François-André Allaert le 17 mars 2019

La schizophrénie du virtuel

C’est un curieux paradoxe que de constater que cet outil de communication extraordinaire que constitue le smartphone est en train de devenir un outil d’isolement psychique et social des personnes. On voit de plus en plus de personnes donner systématiquement la priorité à l’appel téléphonique ou au message reçu par rapport à la personne qu’elles ont en face d’elles et avec laquelle elles sont en conversation. C’est comme si le message transmis par le smartphone avait plus d’importance que la personne avec qui on est, et ce parfois de manière compulsive, plusieurs fois dans une même conversation. De même, les personnes finissent par passer plus de temps avec des personnes rencontrées sur les réseaux sociaux, et qu’elles ne verront physiquement sans doute jamais, qu’avec les personnes qui les entourent. Certaines vont même jusqu’à créer des idylles imaginaires avec quelqu’un situé à des milliers de kilomètres et avec qui, à de rares exceptions, les relations amoureuses se limiteront à des séances de vidéo… Plus encore, les personnes finissent par s’inventer sur ces réseaux des vies qu’elles n’ont pas et qui frisent parfois la schizophrénie. Bref les personnes s’engouffrent peu à peu dans un monde virtuel dont le portable est la porte d’accès ouverte en permanence et dans lequel elles se réfugient. L’inconvénient c’est que de l’autre côté du miroir de la façade du téléphone, il n’y a souvent rien que des milliers de solitudes en déshérence et perdues dans le désert du Facebook et de ses mirages tandis que la vraie vie leur échappe.

Docteur Bien Public

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