Le plafonnement des remboursements par les mutuelles

Par Dr François-André Allaert le 10 novembre 2013

Que l’Etat interdise que les mutuelles puissent rembourser sans limitations les honoraires et produits médicaux peut apparaître comme une idée curieuse puisque cela ne coûte rien à la sécurité sociale. Au contraire on pourrait s’imaginer que l’on assistait ainsi à un véritable transfert de charge du public vers le privé que les personnes assumaient sur leurs propres deniers…

En fait ce système de remboursement par les mutuelles comportaient un risque qui est en train de se réaliser et sur lesquels les mutuelles et l’Etat s’accordent : l’inflation des honoraires et produits médicaux hors assurance maladie.  En effet dans une optique purement commerciale, les mutuelles s’affrontant pour gagner des parts de marché, chacune promettait des contrats de plus en plus avantageux, mais qui globalement augmentaient le coût des cotisations, ne permettant pas au moins aisés de se garantir, quant aux plus pauvres n’en parlons pas… Parallèlement, cette politique suscitait une inflation des dépassements d’honoraires et de certains produits de soins,  sans limite puisque bénéficiant de cette surenchère et de l’assurance d’être pris en charge.

En mettant un plafond, la fin de la récréation vient de sonner. Les services de santé doivent avoir un juste prix et la raréfaction des ressources ne doit pas justifier indéfiniment l’augmentation des coûts pour que tous puissent avoir accès aux soins. Le risque est l’apparition de circuits de soins réservés aux très riches mais la limite de ces réseaux est le nombre de médecins et de patients disposés à y participer. Ils ne seront pas nombreux si en retour les autorités sanitaires, considéraient par exemple qu’il s’agit d’un système purement privé qui assume les coûts dès le premier euro et non pas sur la partie non prise en charge par la sécurité sociale… On finit par oublier que c’est l’assurance maladie publique qui paît le plus gros…

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