Des experts non expert à la Haute Autorité de Santé

Par Dr François-André Allaert le 2 septembre 2012

Les conflits d’intérêts sont désormais le leitmotiv à la mode et toute personne exerçant la moindre parcelle d’autorité doit apporter la preuve qu’il agit en toute honnêteté et sans que des liens directs ou indirects aient pu influencer son jugement ou du moins doit-il tous les déclarer. Le principe est bon et sain mais lorsqu’il est appliqué sans discernement il aboutit à des aberrations.

C’est le cas actuellement à la Haute Autorité de Santé. Initialement dans un louable effort de transparence tous les experts amenés à élaborer des recommandations ou à apporter des jugements sur la valeur et l’intérêt des traitements devaient déclarer l’ensemble des liens qu’ils entretenaient avec notamment l’industrie pharmaceutique. Mais brusquement après l’effet Médiator, on veut aller encore plus loin, il faudrait que les experts n’aient eu aucun lien et là c’est difficile. Comment veut-on qu’un pharmacologue expérimenté, qu’un chercheur de bon niveau publiant  sur le médicament n’ait jamais eu de liens avec ceux qui mettent au point et produisent les médicaments sur lesquels ils sont amenés à travailler.

On va finir par avoir comme experts des jeunes diplômés à peine sorti de la fac ou des « experts » qui sont si peu connus que personne n’a jamais été les solliciter ou qui n’ont jamais réellement travaillé dans le domaine. Déclarer ses conflits d’intérêts c’est nécessaire mais cessons de jeter le discrédit systématique sur tous ceux qui travaillent honnêtement. A vouloir laver trop blanc on use la trame.

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