Une brève histoire de la chasse en France

Par Eric Françonnet le 7 mai 2018

L’homme chasse depuis qu’il a développé sa capacité à fabriquer des armes destinées à satisfaire ses appétences de carnivore. On estime ainsi qu’il s’adonne à cette pratique depuis la préhistoire, soit environ une date estimée à un million d’années. Cependant, à compter de la révolution néolithique (- 8000 avant J-C), il se sédentarise et plante des fruits et légumes tout en élevant des animaux. La chasse perd alors de son importance et devient avant tout un moyen notable de défense. La chasse, durant l’Antiquité (jusqu’en 476 après J-C), peut être pratiquée avec une liberté accordée à tous sans exception, ce qui ne sera plus le cas, durant le millénaire qui va suivre, à savoir le Moyen-Âge. Durant cette période, la chasse devient l’apanage de la noblesse (le roi et ses vassaux) alors que la servitude est imposée à un peuple en étant alors mis injustement à l’écart. La chasse n’est alors pas une mais plusieurs : nous pouvons citer la chasse à courre (à pied ou à cheval) et la chasse au vol (fauconnerie). Considérée comme un loisir, elle cache cependant bien son jeu : affirmation de sa dextérité et entraînement à la guerre. la chasse se pratique alors dans des espaces lui étant dédiés comme les garennes (pour les lapins) et les parcs à gibiers (très souvent étendus).

La grande vénerie (chasse à courre du grand gibier) connaît ses heures de gloire à compter du règne de François Ier (1515-1547) et laisse une empreinte encore visible de nos jours au sein des forêts domaniales au niveau notamment de leur agencement pour les promeneurs. Le droit de chasse, durant tout l’Ancien Régime, est très fortement réglementé (ordonnances,  décrets, etc.). La maîtrise des Eaux et Forêts est alors en charge de l’application sur le terrain de ce cadre législatif qui lutte notamment contre tout type de braconnage : ce dernier peut ainsi être réprimandé d’une simple amende jusqu’à une irréversible peine de mort. Les populations ont pourtant une nécessité vitale de protéger leurs troupeaux des prédateurs qui sont pléthoriques (loup, renard, ours, etc). Lutter contre ces derniers (les loups pour être plus précis) est une mission confiée très tôt , dès le IXe siècle, à la louveterie, qui est cependant au service plus de la noblesse que du « petit peuple ». Il convient de signaler également les dégâts aux récoltes incombant à d’autres animaux sauvages (cervidés, sangliers, lapins…). Ce n’est qu’à compter de la Révolution que la chasse se démocratise et que la plupart des textes coercitifs sont balayés. Le droit de chasse est enfin aboli.

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