Témoignage : le cancer du sein

Par Marie-Dominique Serda le 1 février 2009

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Marie, vous avez eu un cancer du sein, comment vous l’avez-vous appris ?

C’est ma gynécologue qui m’a annoncé la nouvelle. Elle avait découvert que j’avais un kyste sur un sein et l’a fait analyser. C’était ma gynécologue depuis très longtemps, donc elle m’a donné très clairement l’information, en me disant que la tumeur était cancéreuse.

Elle a été à la limite plus choquée que moi ! Moi, je suis restée Zen…

D’autant qu’elle m’a prise en main tout de suite. Elle a téléphoné immédiatement et personnellement au Centre Leclerc pour m’obtenir des rendez-vous avec les différents médecins concernés.

Le fait qu’elle se charge de tout immédiatement et soit actrice du déroulement des opérations m’a beaucoup soulagée ; c’était une partenaire.

Tout au long de ma maladie, j’ai bénéficié de cet accompagnement du corps médical.

Avez-vous annoncé votre cancer à vos proches immédiatement ?

Oui, immédiatement en sortant de chez ma gynécologue, je suis allée directement l’annoncer à mon conjoint. En même temps, quand on est en observation et que l’on fait des analyses, on se prépare psychologiquement à avoir une mauvaise nouvelle. En même temps, on n’y croit pas …

On sait que ce n’est pas bénin d’avoir une tumeur…

Mais je savais que la tumeur était toute petite, donc qu’il y avait un bon pronostic de guérison.

Et la famille ?

Pour mon conjoint et mes enfants, cela a été douloureux mais pas alarmant. Mes garçons se sont rasés les cheveux pour faire corps avec moi. Avec les enfants et mon conjoint, on s’est serré les coudes, ce n’est pas moi qui luttais seule contre cette maladie, mais nous quatre.

Mais mes parents ont été très affectés par cette nouvelle. Ma mère a eu un cancer du sein avec ablation et de fortes séquelles et mon père, avec qui j’ai une relation très forte, a eu une peur de la mort immédiate.

Quand a eu lieu l’opération ?

J’ai appris la nouvelle en décembre et j’ai été opérée début février. Je suis restée 8 jours au centre Leclerc. Je n’ai pas eu d’ablation du sein. Cela a été un grand avantage pour moi d’être soignée au centre Leclerc : toute l’équipe de soignants sait bien accompagner et appréhender cette pathologie.

De plus, j’ai immédiatement accepté d’être suivie par la psychologue du centre, ce qui m’a permis d’exprimer mes craintes et mes angoisses ailleurs que dans ma famille. J’appelais cela « ma bulle ». Je le recommande à tout le monde.

La psychologue m’a aussi servi d’intermédiaire vis-à-vis des médecins car pendant les visites médicales, on n’a pas le temps de tout dire. Ce n’est pas que la durée des entretiens soit courte, mais il y a trop de choses à prendre en compte, à entendre et à programmer au niveau strictement médical : résultats d’analyses, décisions, protocoles à mettre en place…

Quelles ont été les suites de votre opération ?

Un traitement lourd.

6 séances de chimiothérapie, 33 séances de rayons, plus 12 séances de protocole expérimental. J’allais au centre Leclerc une fois toutes les 3 semaines, et, pour les rayons, tous les jours sauf le weekend.

La Chimio fatigue immédiatement, dans les 8 à 10h. Puis avec le temps, on s’habitue. Les rayons fatiguent dans la durée. On a l’impression de prendre 10 ans.

10 ans ! Le moral doit s’en ressentir ?

Oui, c’est pour cela que les médecins m’ont prescrit des antidépresseurs. Au début, j’ai été choquée de la proposition, mais cela m’a permis d’avoir de la distance par rapport à ce qui m’arrivait (énorme fatigue, prise de poids à cause de la cortisone, chute des cheveux…).

Pour conclure sur votre expérience, que diriez-vous ?

Il faut faire confiance à son oncologue, j’ai cru en lui, en cette force qu’il dégageait. Le lien que j’ai instauré avec mon infirmière et mon médecin a été une source de vie pour moi. J’ai puisé mon énergie dans la relation très étroite que j’avais avec cet homme et avec cette femme.

Il faut accepter un accompagnement psychologique car on a besoin d’un endroit pour parler qui n’est pas sa famille. On a peur de souffrir, de ne pas être bien soigné. Il faut en parler avec des gens qui peuvent vous apporter des réponses. Ce lieu de parole permet de dédramatiser. Il faut faire confiance à la science, on peut guérir, la vie ne s’arrête pas.

Interview de Marie-Dominique Serda

[version parlée de cet article : voix des questions : Arthur Guillermet ; voix des réponses : Marie-Dominique Serda ; enregistrement, montage : Christian Guillermet]

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Commentaires

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  • nathalie le 10 mars 2009 à 19:27

    n hesitez pas a vous equiper d un lexique wow, j ai du maal a comprendre, j avoue en tout cas merci pour ce billlet interessant ! c ets toujours sympathique de paqser sur ce blog