Politique et économie: dangereux pour la santé

Par Guillaume Varinot le 7 mars 2012

Le 28 septembre 2005, le gouvernement annonçait le déremboursement total de 156 médicaments (dont les veinotoniques), jusque là pris en charge par la sécurité sociale à 35 %. Ceux-ci ont cependant bénéficié d’un sursis jusqu’en 2008.

Passée cette date, ils sont devenus totalement déremboursés. On estime à 18 millions, le nombre de français souffrant de jambes lourdes. Près de 50% d’entre eux prenaient des veinotoniques. Rien d’étonnant à voir les résultats de notre sondage : 83% des répondants estiment anormal que l’on ait déremboursé les veinotoniques contre un léger 13% de oui (4% des votants n’ayant pas d’opinion sur le sujet).

Mais il serait encore plus intéressant de rappeler pourquoi les veinotoniques ont été déremboursés.

Un choix médical ? Non, un choix politique. L’insuffisance veineuse n’engage pas le pronostic vital ou du moins, pas autant qu’une maladie cardiaque ou un cancer. L’Etat ne pouvant plus tout prendre en charge, il faut faire des choix. Une question d’économie et non pas d’efficacité.

L’un des pharmaciens interrogé ce mois sur le sujet des déremboursements, nous a parlé du Service Médical Rendu (SMR). Si celui-ci est jugé insuffisant, comme dans le cas des veinotoniques, le médicament en question se verra tôt ou tard entièrement déremboursé. Le problème est que personne ne sait quels sont les critères qui rentrent en compte pour établir ce SMR …

Est-ce normal de privilégier l’économie à la bonne prise en charge de tous ? Et par extension, à la bonne santé de tous ? Des choix, nous pouvons également en faire. Et cela commence dans quelques semaines dans il urne, si toutefois, il y existait de vrais programmes santé…

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