Vaut-il mieux prévenir au risque de ne plus pouvoir guérir ?

Par Dr François-André Allaert le 30 mai 2011

Une loi vient de passer en première lecture à l’assemblée nationale interdisant l’utilisation, la fabrication, l’importation et la vente de tous  produits contenant des substances chimiques suspectées d’être des perturbateurs endocriniens.

En soi on peut se dire que c’est une bonne chose mais à trop vouloir légiférer sur tout, sans doute histoire d’avoir son moment de gloire comme député, on arrive à faire des absurdités. L’exemple vient d’être donné pour le parabène que contient plus de 400 médicaments qui sont largement diffusés et utilisés au quotidien. Il s’agit d’un conservateur qui évite les contaminations par des bactéries et des champignons et son risque  est loin d’être affirmé de manière formelle tandis que sa présence est  nécessaire faute de véritable alternative. Je ne peux affirmer qu’il n’y a aucun risque mais je trouve surtout que ce n’est pas au parlement de se prononcer sur ce genre de questions. Il existe des structures compétentes sur le plan technique qui ont été instituées pour règlementer voire interdire les médicaments dangereux. Ceci mérite en effet des discussions scientifiques, des preuves dûment apportées dont la valeur est murement pesée.

Sinon on crée des vents de panique qui peuvent être encore plus dangereux que le risque potentiel sur lequel brusquement tout le monde s’énerve, discute, et fait un battage médiatique sans vergogne…  Les députés devraient être raisonnables et laisser à la loi le domaine qui est le sien pour ne pas risquer de se laisser piéger par le principe de précaution.

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