Masques pour le grand public : quand la société se mobilise

Par Yann Lecomte le 24 avril 2020

Auteure : Amandine IBLED

 

Le port du masque est un des gestes barrières désormais recommandé. Bien fabriqués et bien portés, ils visent à protéger les malades Covid19 qui les portent et leur entourage. Afin de s’y retrouver parmi tous les tutos qui se multiplient sur les réseaux sociaux, l’Association française de normalisation (AFNOR) a publié le 27 mars un modèle de masque, dit « barrière », élaboré en un temps record par plus de 150 experts.

Plus de 500 000 téléchargements en France et à l’étranger à ce jour. Le modèle de masque barrière créé par AFNOR, avec un engagement particulier du Comité Stratégique de la filière industrielle Mode et Luxe, est maintenant référencé par une note interministérielle du 29 mars pour la fabrication de masques dits de catégorie 2, afin de faciliter l’équipement rapide de la population saine, apportant ainsi une défense complémentaire face au coronavirus. Ce nouveau modèle de masque en tissu répond à un niveau de performance moins ambitieux que celui des masques chirurgicaux et FFP2, destinés en priorité aux professionnels de santé. En complément des gestes barrières, le masque barrière apporte néanmoins une réelle protection pour les salariés, les agents publics et toute la population saine qui pourra s’en équiper, pour des trajets domicile-travail par exemple.

 

Un symbole de mobilisation

C’est un des symboles d’une mobilisation sans précédent qui traverse le pays : des dizaines de villes ont pris des initiatives pour organiser des productions de masques.

Des collectifs solidaires de particuliers et d’artisans se sont également créés sur tout le territoire, pour confectionner et redistribuer leurs productions. A l’image de Couturières solidaires qui est un mouvement citoyen national, organisé autour de groupes Facebook. Des antennes départementales ont été créées et sont autonomes dans leur fonctionnement. « Afin que les règles de confinement soient respectées, nous avons un réseau de collecteurs qui vient chercher les masques et apportent les tissus », explique Marine Prevet, coordinatrice des Couturières solidaires en lle-et-Vilaine.

Des entreprises ont aussi transformé leurs productions habituelles pour produire des masques à destination du grand public, face à une demande exponentielle et dans la perspective dessinée par le président de la République, pour accompagner la sortie du confinement.

Chaque personne est désormais appelée à se procurer un masque et à bien l’utiliser et ceci de manière durable. La population doit être accompagnée dans cette démarche et c’est l’objectif de l’initiative citoyenne engagée par le professeur Bertand Dautzenberg, pneumologue et fondateur de montissumasque.com. « Un masque alternatif n’est pas un masque au rabais ! », rappelle-t-il. « Si chaque français possède un masque réutilisable d’ici trois semaines, nous sortirons plus rapidement du confinement », assure-t-il. Le professeur donne plusieurs recommandations d’utilisation, notamment sur l’importance de laver son masque à 60 degrés pendant 30 minutes et de le repasser à 120 degrés. La durée du port d’un masque est de 4 heures. Autant de bonnes pratiques que les Français responsables devraient rapidement s’approprier.

« Et si le masque devenait un accessoire de mode ? », lance au défi le professeur Bertand Dautzenberg.

 

Lien pour télécharger le modèle de masque AFNOR

 

Crédit photo : fr.freepik.com

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