Le modèle de protection sociale protège contre les handicaps
Ce sont des travaux américains du bureau national de recherche économiques en collaboration avec les chercheurs de Harvard et Cambridge – et donc peu soupçonnables de sympathie particulière envers notre système de santé – qui sont à l’origine de cette bonne nouvelle. A partir d’une étude portant sur quelques 10 000 personnes, ils ont démontré qu’actuellement les affections chroniques qui pèsent sur la vieillesse telles que le diabète ou l’arthrose tendent à apparaître de plus en plus tardivement au cours de la vie.
Bien sûr l’idéal serait qu’elles n’apparaissent pas du tout mais ce résultat est déjà très important puisqu’il montre que non seulement la durée de vie s’allonge mais aussi la durée de vie sans handicap majeur. Cet allongement de la vie sans handicap serait plus long dans les pays où les protections sociales sont les plus importantes que dans ceux où elles sont faibles, et une autre étude conduite par des chercheurs anglais et suisses montre que ceci est particulièrement vrai pour la France. Cela veut dire en clair que lorsque l’on a accès aux soins facilement, que l’on bénéficie d’action d’information et de dépistage, que lorsque l’on peut s’arrêter de travailler pour se soigner, la maladie recule.
Il ne faut donc pas baisser nos efforts dans ce domaine car le challenge des années à venir n’est pas de continuer à augmenter la durée de vie – on est sans doute assez proche du maximum « espérable » – mais d’augmenter la durée de vie sans handicap et il se pourrait que nous soyons sur la bonne voie. En clair notre système de santé coûte peut-être un peu cher mais il donne des résultats et ceux qui le critique en disant qu’il coute plus cher qu’ailleurs sans donner de meilleurs résultats pourraient bien avoir tort sur le long terme.