Loi anti-déserts médicaux : le gouvernement sécherait-il ?
Une proposition de loi anti-déserts médicaux assez radicale sera débattue à la fin du mois de janvier. Elle prévoit notamment une obligation d’exercer au moins trois ans dans une zone « sous dense » au début de carrière de tout médecin libéral.
Cette loi risque selon moi d’aggraver les choses pour une raison simple. La plupart des médecins qui terminent leurs études actuellement choisissent la voie de la fonction publique et l’exercice libéral attire de moins en moins du fait de ses contraintes d’horaires et de charges administratives. Si en plus on les empêche d’exercer où ils veulent, les jeunes médecins prendront un poste hospitalier, il y en a tant qui ne sont par pourvus…
Mais la question de fond est : manque-t-on vraiment de médecins ou sont-ils mal « utilisés » ? Je maintiens que beaucoup d’actes quotidiens pourraient être assurés par des pharmaciens. Présents sur tout le territoire, ils effectueraient une prise en charge de base et assureraient un rôle d’orientation vers le médecin si nécessaire, le « délestant » ainsi d’un nombre de consultations pour lui permettre de se consacrer aux situations où sa compétence est véritablement requise. De même, il faut privilégier le développement des consultations de télémédecine qui obligent à moins de proximité. Pourquoi tenter d’imposer par la contrainte le maintien d’une organisation des soins dépassée alors qu’il faut changer de modèle d’organisation et que des solutions existent !