Bruxelles s’alarme de la baisse des soins en Europe

Par Dr François-André Allaert le 8 septembre 2013

La plupart des pays européens touchés par la crise tendent aujourd’hui à rogner sur les soins à la population pour essayer de faire des économies ou du moins pour tenter d’équilibrer leur budget. C’est le cas notamment de l’Espagne et de la Grèce mais de manière sans doute moins sensible mais réel, d’autres pays dont la France sont entrés dans la phase de régression des soins.

La difficulté est que dans la plupart des cas ce sont les « petits » soins qui sont les premiers concernés ceux dont effectivement on ne meurt pas ou du moins pas tout de suite. Ce choix peut apparaître logique dans la mesure où il tant à préserver le « grand risque » et permettre aux gens d’être soignés d’un cancer ou d’une autre maladie grave. Mais s’avancer dans cette direction trop avant pourrait aussi être lourd de conséquences. En effet en réduisant les soins de base, il existe un risque réel d’une dégradation global de l’état sanitaire de notre population avec une montée nouvelle de personnes « mal portantes » et notamment mal voyantes, édentées,  et insuffisamment suivie pour dépister suffisamment tôt des maladies graves. Par ailleurs, il faudra aussi s’interroger en matière de « haut risque ». Doit-on poursuivre des dépenses parfois inutiles lorsque l’on sait qu’il n’y a plus d’espoir réel et qu’il serait sans doute plus confortable pour la personne d’aller vers des soins palliatifs que vers l’acharnement thérapeutique dont les coûts sont souvent exponentiels.

Je n’ai pas de solution mais supprimer les soins de base pour faire des économies me paraît toujours une politique moralement la plus facile – on a le sentiment de préserver l’essentiel – mais peut-être pas le moins à risque sur le plan sanitaire à moyen terme.

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