Les discussions sur l’euthanasie continuent …

Par Dr François-André Allaert le 7 juillet 2013

La majorité des membres du comité consultatif national d’éthique vient de rendre son avis et recommande de ne pas légaliser l’assistance au suicide ni l’euthanasie au motif que l’aide active à mourir pourrait être perçue par des personnes vulnérables comme un risque d’abandon de soins et de voir abréger leur vie.

Par contre, le comité recommande le respect du droit d’une personne en fin de vie à être endormie jusqu’au décès si elle le demande quand les traitements, voire l’alimentation et l’hydratation ont été interrompus à sa demande. En fait ce que me parait dire le comité au travers de propos un peu contradictoires est « oui à une mort miséricordieuse quand l’état de la personne dépasse très largement les capacités de la médecine à lui venir en aide autrement » et « non à l’assistance au suicide qui pourrait ouvrir la porte à toutes sortes de déviance ».

Pour ma part,  cela me parait sage et raisonnable. Bien sûr on peut rentrer dans la polémique que finalement ce qui est le plus reconnu c’est la défaillance et la souffrance du corps et que celle de l’esprit est quelque part rejetée mais j’avoue que je n’aime pas l’idée que face à une très grande détresse morale on en vienne à l’abréger de manière brutale. Vous imaginez le nombre de chagrins d’amour qui on fait s’écrier à un jeune homme ou une jeune fille que sa vie était finie, qu’il ou qu’elle ne pouvait vivre sans l’autre et qui quelques jours plus tard se consolait avec avidité dans les bras d’un autre ou d’une autre si ce n’est plusieurs.

La position du conseil en vérité me paraît raisonnable et aider simplement les personnes à bout de souffle physique  à s’endormir de leur dernier sommeil est déjà un grand pas vers plus d’humanité dans l’approche de la mort.

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